UNE GUINEE NOUVELLE EST POSSIBLE

Construction de raffineries : les autorités de la transition déterminée à traduire ce rêve en réalité

e Président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya recevait à la Présidence de la République, les compagnies minières avec pour objectif, l’application des conventions de bases, notamment la construction de raffineries. Par la suite, en conseil des Ministres, des instructions avait été données aux compagnies minières, de déposer un projet de chronogramme précis de réalisation de ces raffineries. Pour s’enquérir de la réalité du terrain, les autorités du Ministère des Mines et de la Géologie, les Ministres du budget, celle de l’environnement et le Gouverneur de la Banque centrale de la République ont eu une séance de travail ce Jeudi, 12 janvier 2023, avec les acteurs miniers concernés dans la salle de réunion du Ministère des Mines et de la Géologie.

  

Au cours de cette rencontre, les autorités sans aller avec le dos de la cuillère ont dévoilé leur grille de lecture par rapport à la construction des raffineries.

« La première fois que la bauxite est sortie de la terre guinéenne, nous étions en 1973. Certains parmi nous ici n’étaient pas encore nés. De ce jour à maintenant, des entreprises bauxitiques ce sont installées en Guinée les unes après les autres ont écrit dans leurs conventions qu’elles feront des raffineries. La raffinerie n’est pas en train de venir. Celle de Friguia est dans l’état que vous connaissez. Nous continuons à exporter de la terre rouge avec une faible valeur ajoutée et une faible capacité de création  de richesse et de travail. Cette situation ne peut plus continuer. Le Chef de l’Etat a appelé les 9 entreprises minières qui ont dans leurs conventions,  la construction d’une raffinerie d’alumine, et, a eu un entretien pour leur dire que l’état de fait ne peut pas être maintenu et qu’elles doivent s’inscrire, dans la logique de la satisfaction de leurs obligations en matière de construction de raffineries. Un délai de conformité leurs a été  donné. Ce délai est en train de s’écouler petit à petit, il ne reste plus que quelques jours. Nous ne pouvons pas rester sans les rappeler leurs responsabilités et leurs indiquer qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Les sociétés concernées ont le plus grand intérêt à montrer de façon très sérieuse et crédible, une trajectoire de réalisation de ces raffineries : individuellement, en groupe, en groupe de groupe. A eux d’en décider. L’idée est que chacun soit en capacité de respecter ses engagements. Soyons claire, une raffinerie ne sort pas de terre en quelques jours, en quelques mois. Au minimum, vous avez 24 mois pour vous mettre en bis. Vous pouvez aller jusqu’à 48 mois pour avoir une raffinerie pleinement fonctionnelle. L’idée est qu’on sache que des gens y travail parce que, si on y travaille pas, ça va se passer comme depuis 1973, c’est-à-dire, nous sommes là-dessus, nous sommes là-dessus. Nous voudrons que les acteurs concernés mettent ensemble leurs savoir-faire, leurs expertises, présentent des  projets crédibles  et des agendas soutenus. Le cas échéant, des plans de financement de manière à ce qu’on puisse suivre trimestre par trimestre les pans réalisés vers la réalisation de ces raffineries », martèle le Ministre du Budget.

Poursuivant, Dr Lancinè Condé a mis en relief l’importance de la transformation sur place des matières premières notamment la bauxite.

« Au lieu de sortir de la terre, quand elle est usinée localement, c’est du travail supplémentaire pour la jeunesse guinéenne. Lorsqu’elle est usinée localement, la différence de prix entre la bauxite (terre rouge) que nous vendons et la bauxite transformée (Alumine), l’écart qui est entre les prix est au-delà de deux chiffres. Donc ça veut dire que si nous recevions un franc par unité, nous passerons à l’échelle 10. Vous imaginé toutes les possibilités qui s’offrent à nous avec ces manques d’infrastructures que nous avons, ces besoins en formation de la jeunesse et puis tout ce que l’on peut faire pour avancer ce pays.»

Pour le Secrétaire Général du Ministère des Mines et de la Géologie, tel qu’a indiqué le Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya, le jeu de dupe est dorénavant révolu. Un propos qu’il a bien voulu illustrer en annonçant une batterie de mesure.

« … depuis l’avènement du 5 septembre, son excellence M. le Président de la Transition a toujours dit qu’il va respecter ses engagements vis-à-vis des conventions minières et il veut que cela soit de même pour les autres. Donc, aujourd’hui, on rappel  non seulement que nous ne voyons pas de signes mais aussi nous n’avons pas de visibilité par rapport aux engagements que ces compagnies ont signé dans leurs conventions. On leur rappel également le problème et l’impact négatif qui jouent sur la Guinée par rapport au marché mondial de l’alumine. Donc, on sent  qu’il y’a de la mauvaise volonté. On veut rectifier ça avec un suivi très sérieux. On va essayer de mettre en place des chronogrammes trimestriels  pour voir effectivement ce que chacun fait mois après mois à travers des rapports mensuels. Je propose de mettre en place un comité technique qui sera composé du gouvernement et des sociétés minières. Nous savons pertinemment que les sociétés minières n’ont pas la volonté de construire ces usines  mais avec le comité technique, on est capable de les contrer et de mettre à nu les arguments techniques qu’ils étalent face à nous qui les empêche d’aller de l’avant,  parce que c’est notre travail, c’est quelque chose qu’on connait, on connait cette technologie et on peut leur dire aujourd’hui effectivement  que ceux qu’ils donnent  comme arguments à travers ce comité technique  ne tient pas la route », a-t-il annoncé.

Le Président de la chambre des Mines de Guinée en réponse,  dira tout l’intérêt pour changer la donne. Ismaël Diakité a saisi la balle au bond en démontrant l’enjeu de la rencontre en ces termes :

« En sortant de cette importante réunion, je pense que l’ensemble des compagnies minières concernées par les conventions  qui ont été signées et ratifiées, se mettra à la disposition des autorités pour suivre le calendrier de préparation du suivi de toutes les recommandations qui ont été formulées. J’allais dire même de toutes les instructions qui ont été données et qui sont basées essentiellement sur les engagements qui ont été pris. Donc à partir de la semaine prochaine, nous travaillerons à ce que chaque compagnie se mobilise à porter toutes les réponses aux questions qui ont été soulevées ici et répondre aux impératifs de calendrier et d’obligations. Je pense que le pari peut être gagné dans la mesure où, il y’a des concessions qui ont été faites par l’Etat, notamment ce qui consiste à demander aux compagnies minières  de mutualiser leurs efforts pour réaliser  ces raffineries, c’est une avancée formidable. Je pense que c’est même une opportunité que les compagnies minières devront saisir pour avancer, parce que, c’est difficile aussi de comprendre qu’après plus de 40 ans de production de bauxite, qu’il n’y’ai pas de transformation à part celle qui existe  depuis avant l’indépendance. Toutes les options  nous ont été présentées pour la source d’énergie. Il y’a l’hydroélectricité qui est disponible, de plus en plus on parle. Même s’il y’a l’affaire des objectifs de 2030, concernant la décarbonisation, on peut travailler sur des sources d’énergie pour pouvoir produire l’alumine dans les meilleures conditions environnementale et sociale. »

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